Des nouvelles en vrac

Voici plus d’un an que je n’ai rien écrit ici. Plus d’un an sans consulter les blogs des personnes qui me suivaient, également. Certains ont peut-être disparu et je n’ai même pas pris le temps de dire au revoir à leurs propriétaires.

Il s’en est passé des choses, en un an. Nous avons perdu la petite fille que nous attendions avec tellement d’impatience. Et puis il y a eu ce nouvel espoir, qui est parti aussi vite qu’il est arrivé. La sentence ferme et définitive d’un pasteur : « Tu n’auras jamais d’enfants. Tu es une menteuse, une charmeuse et une manipulatrice. ». Les moments de véritable joie se sont faits rares. J’ai continué à tomber dans un trou si profond qu’on dirait qu’il est sans fin. Je crois que, ça y est, je suis arrivée tout en bas. Et au lieu d’y découvrir tout un monde à l’instar d’Alice au pays des merveilles, c’est un bon gros paquet de boue qu’il me faut nettoyer.

Crédit photo: braadso

Mais je vais le faire. Je vais me battre pour le faire. Parce que ça en vaut toute la peine.

Je sais que mes propos sont vagues mais, vois-tu, je ne suis pas fière de ce que j’ai fait ces derniers mois, loin de là. J’ai cumulé suffisamment de bêtises pour toute une vie. J’ai failli y laisser ma maison, mon couple, ma vie. Dieu merci Sir Givré est toujours là. Il n’a pas pris les jambes à son cou pour se protéger de moi. Je n’aurai pas assez du restant de mes jours pour lui demander pardon.

Et dans toute cette boue, il y a quand même du positif. Une employée bienveillante qui va nous aider à sortir de la m*rde dans laquelle je nous ai mis. Mon mari, qui est toujours là. Dieu, dans ma vie. Et une relation restaurée avec ma mère.

Vois-tu, au moment du procès de mon père, j’ai demandé à ma mère de sortir de la salle avant que je ne donne mon témoignage. J’avais peur qu’elle me voie telle que j’étais, victime d’atrocités, j’avais peur de l’image qu’elle aurait de moi, j’avais peur des reproches… Tout me faisait peur. Mais près de quinze ans plus tard, et pas mal de bêtises au passage, il était temps de crever l’abcès. Alors on a pris un après-midi et je lui ai tout dit. Tout ce que j’ai dit à la police quand j’ai porté plainte contre mon père, mais aussi tous les souvenirs qui sont revenus depuis. On a longuement parlé. Je pense que je n’avais jamais eu de conversation aussi longue avec ma mère. Cela m’a fait un bien fou.

Comme dirait mon mari, je crois que ma mère, pour la première fois de sa vie, prend la mesure de l’étendue de ma souffrance. Et elle fait tout ce qu’il faut pour m’alléger un peu les épaules. Elle me répète chaque jour que ce n’était pas ma faute, que je n’étais qu’une enfant, qu’il était taré, et qu’en aucun cas elle ne m’avait tenue pour coupable de quoi que ce soit. Et Dieu que j’avais besoin de l’entendre…

Dans cette marée de boue, il y a aussi des désillusions, des règlements de compte, des amis qui disparaissent sans aucune explication, des très, très proches qui montrent un nouveau visage.

Mais la vérité est sortie et les choses vont se décanter. J’ai confiance. J’ai remis tout ça au seul qui peut m’aider à ce stade de ma vie.

Il faut que je m’accroche à ça.

In other news, mon traitement est enfin adapté et je commence à entrevoir les effets positifs, je suis méga en retard sur mon défi lecture de cette année parce que je n’arrête pas de m’endormir sur mes livres, mais au moins je dors. Je dors enfin des nuits complètes (avec l’aide de médicaments mais c’est déjà ça de pris) et j’ai un peu hâte de reprendre le travail la semaine prochaine après quasiment une année scolaire entière en arrêt et une reprise à 70% thérapeutique en fin d’année scolaire dernière.

Et toi, comment ça va ?

6 commentaires

  1. Quand on arrive au fond du trou, on trouve parfois la force de donner le coup de pied salvateur pour remonter à la surface et s extirper de la boue qui emprisonnait.
    Je suis dsl pour le nouveaux visages de tes amis…
    Garde espoir et courage ❤️‍🩹je t’aime.fort ma.crokette

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  2. Ce texte est glaçant. Je te souhaite que cette force petite soit elle (pour le moment), que tu decris, grandisse et t’ammene vers un le meilleur.
    Dommage pour ces amis qui se sont tournés, ils te perdent.
    Bravo, tu as recuperé ta maman. Et pour Mister givré, il te prouve que L’amour vrai existe.
    Merci pour ta question à la fin. Je vais mieux, un peu plus sereine, un peu moins pessimiste… k
    Bonne rentrée,
    Une de tes lectrices qui reçoit encore les notifications de tes posts.

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  3. Je suis passée ici de temps à autres, et j’espérais que ton silence soit synonyme d’apaisement enfin trouvé. Désolée de tant de tourments. Arriver au fond c’est aussi pouvoir taper du pied pour remonter.
    J’espère de tout coeur que tes « bêtises » seront surmontées. Qui peut se prévaloir d’une trajectoire vraiment exemplaire ?
    Bien amicalement.

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